La patate chaude...
Déjà deux mois que les vannes de crue sont ouvertes !
Si
les plaintes n'affluent pas au tribunal, les langues se délient et la colère gronde chez
les riverains, les pêcheurs et tous les usagers du Loiret : avirons,
kayakistes, propriétaires de locations saisonnières, promeneurs.
" On empoissonne et on ouvre les vannes. Autant mettre les poissons dans la Loire"
" Ouvrir les vannes de crue, c'est bon pour les poissons ? n'importe quoi"
" Les arbres des berges penchent de plus en plus"
" On voit bien que ça ne coule pas. Le courant n'emporte rien"
" Il faut arrêter cette stupidité"
" Le bassin de Saint Julien est complètement lavé, il n'y a plus rien"
" Le tas de sable n'a pas bougé"
" Ca devient un vrai marécage, dans le coin du bassin"
" Et les constructions ? Un garage à bateau est déjà signalé dans le journal"
Etc, etc...
A terme, il va bien falloir réparer les dégâts de cette gabegie !
Faisons le tour des acteurs et des figurants de cet assasinat de notre patrimoine...
La DDT, Direction Départementale des Territoires
La DDT a déjà prévenu : " C'est pas nous, c'est la CLE qui demande à ouvrir les vannes de crue toute l'année".
Il semble que ce soit la vérité, car nous avons retrouvé le
compte-rendu du comité de pilotage des assises du Loiret du 13 mars
2018 :
"l'appui des services de l'Etat et notamment de la DDT sera nécessaire".
Ca
n'enlève pas pour autant la DDT de la liste des suspects, car il semble
qu'elle se soit prise au jeu et refuse maintenant d'arrêter cette expérience absurde.
Les assises du Loiret
Les
assises du Loiret constituent une structure atypique qui n'est en fait
qu'une association d'individus chargée de faire accepter un objectif
inavoué qui nécessite de faire baisser les niveaux d'eau en ouvrant
toutes les vannes, y compris les vannes de crue.
Cet
objectif, qui se dévoile peu à peu, serait de transformer
morphologiquement le Loiret, à grand renfort de pelleteuse pour
installer des banquettes et/ou des iles, un projet pharaonique
sorti de quelques esprits narcissiques et incompétents.
Tous les moyens sont bons :
- Dénigrer les riverains pour mieux les écarter.
- S'appuyer sur des écologistes avec des mots qui sonnent "vert" :
continuité écologique, développement durable, résilience, etc.
- Régner par la peur : "moins d'eau dans le Loiret", "réchauffement climatique", "expropriation".
- Développer des slogans et les ressasser comme des vérités : "Ouvrir
les vannes, c'est bon pour la rivière", "La Loire a baissé", "Les
moulins ne fonctionnent plus par manque d'eau", etc.
- Distiller cette communication dans la tête des élus, partout.
Qui pilote les assises ? La CLE.
La CLE, la Comission Locale de l'Eau
La
CLE, une structure virtuelle, une commission paritaire qui associe les
services de l'Etat, les collectivités territoriales et des usagers,
pour élaborer et suivre un SAGE, un Schéma d'Aménagement et de Gestion
des Eaux.
Oui,
mais qui pilote ? La présidente, aidée par
l'animatrice, celles-là même qui président les assises et
organisent les actions vers l'objectif qu'elles ont déterminé et qui reste du domaine secret-défense.
Mais
le seul moyen d'y arriver reste de baisser les niveaux d'eau quel qu'en
soit le prix : abaissement de la nappe souterraine, réduction du débit
des sources du parc floral, agression de la biodiversité, mise en
danger des constructions, augmentation du risque d'inondation,
gaspillage de la ressource en eau, etc.
Qui manoeuvre les vannes ? L'ASRL.
L'ASRL, l'Association Syndicale de la Rivière Loiret
Le
rôle de l'ASRL reste trouble, d'autant plus qu'elle fait partie de la
CLE et des assises, une façon de diluer les responsabilités.
L'ancien
président avait accepté d'ouvrir les vannes de crue sans en dire un mot
au conseil syndical, pour satisfaire à la demande discrète de la
présidente de la CLE. Il avait été amené à démissionner en 2018.
Après une expérience programmée au printemps 2019, le président actuel avait clamé "Plus jamais !".
Puis
il changea d'avis lors de l'Assemblée Générale, pour se couler dans le
moule des volontés de la présidente de la CLE.
Enfin,
il fait voter par le conseil syndical un accord pour une
expérimentation sous réserve d'en négocier les conditions de
réalisation (dixit plusieurs membres du conseil syndical).
Mais
il apparaît que tout était déjà ficelé entre la DDT et le directeur
technique de l'ASRL, un adepte de l'ouverture des
vannes de crue. Il n'y eu aucune possibilité de négociation. Naïfs, les
syndics ? Sans doute, mais honnêtes, même s'ils ont la désagréable
sensation d'avoir été bernés.
Le président de l'ASRL affirme maintenant : "C'est pas moi, les représentants des riverains ont voté".
Les
résultats éparses et désastreux des analyses de la DDT commencent à
faire vaciller les certitudes ancrées dans des neurones peu curieux : "Cette expérience est-elle encore pertinente ?" peut-on lire dans le dernier bulletin de l'ASRL. Il y est aussi écrit "Cette décision (d'ouvrir les vannes de crue) a été demandée à l'ASRL". Alors, demandée ? imposée ? suggerée ?
L'ASRL
semble surprise par le peu de mesures de la DREAL . Pourtant, la DDT avait bien spécifié dans ses conditions : "Une
mesure le 8/01, plus une mesure éventuelle pendant la période...". On va encore essayer de nous faire croire qu'il faut continuer les expériences !
Les élus locaux
Les
riverains du Dhuy et leurs représentants commencent à douter de la
pertinence des travaux, surtout des destructions, réalisés sur ce petit
cours d'eau.
La
mairie d'Olivet est restée étonnamment muette devant les problèmes
rencontrés par les riverains et les usagers du Loiret, persuadée que
c'est la faute à la fatalité, sans mettre en doute le charabia
pseudo-scientifique distillé presque religieusement depuis des années
par des marchands de miracles écologiques.
Les
élections municipales arrivent et les engagements commencent à émerger.
On y trouve une action fondamentale pour l'existence même de la rivière
(retirer les sables), mais aussi une action qui
entérine l'ouverture des vannes de crue : "lancer une étude sur l'impact de la baisse des eaux du Loiret sur le bâti existant". Tout cela dans le cadre "d'un engagement de tous les acteurs pour imaginer des solutions inovantes qui respectent les attentes de chacun".
Comment la baisse des niveaux d'eau pourrait-elle faire partie des "attentes de chacun" ?
Qui est donc ce "chacun" qui voudrait baisser les niveaux ?
- Les riverains ?
- Les usagers ?
- Le patrimoine bâti ?
- La nappe souterraine ?
- Les sources du parc floral ?
- La biodiversité ?
- Les sédiments ?
- ...
Rien
sur le piégeage des sédiments du Dhuy, rien sur des aménagements
touristiques (toilettes), rien sur l'hydroélectricité, rien sur la
prévention des inondations, etc.
Les vannes de crue doivent rester des vannes de crue !
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