Le
niveau
d'eau...
Le
niveau d'eau est essentiel pour la rivière Loiret. Pendant des
centaines d'années, des hommes et des femmes ont observé la nature,
puis travaillé la terre pour construire le site exceptionnel que nous
connaissons aujourd'hui. L'ensemble de l'écosystème dépend de cette
masse d'eau : les paysages, les moulins, les constructions, la flore et
la faune, les usages, le tourisme. Mais le Loiret est un cours d'eau
particulièrement lent, la vase s'accumule petit à petit et les
opérations de curage ne sont plus effectuées depuis 1989 : 30ans !
On
nous a expliqué (la direction de la CLE, la Commission Locale de l'Eau)
qu'en baissant le niveau d'eau du Loiret, la vitesse du
courant serait accélérée et les sédiments seraient transportés vers
l'aval jusqu'à la Loire... Mais ouvrir toutes les
vannes, y compris les vannes de crue, reviendrait à baisser le
niveau du bassin amont, dit bassin de Saint Samson, de plusieurs
dizaines de centimètres !
De plus,
on ne nous a jamais fourni d'objectif quantitatif, ni de preuve
d'efficacité !
Alors, nous avons
essayé de comprendre et d'évaluer les résultats d'une telle baisse de
niveau. |
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Nous avons pris l'exemple d'un bassin large de 70m avec 50cm de vase et
1,3m d'eau (caractéristiques assez
proches de plusieurs zones du Loiret) pour un débit de 1 m3/s en
période de
basses-eaux, et un niveau d'eau qui augmente de 0,4m en période de
crue avec un débit de 8m3/s (circonstance assez rare sur le Loiret, en
général une fois par an pendant 2 ou 3 jours).
Dans cet
exemple :
En
crue, la
vitesse est égale à 8m3 / 119m2 = 6,7cm/s.
En
basses eaux, la vitesse est égale à 1m3 / 91m2 = 1,0cm/s.
En ouvrant les vannes de crue, on provoque une baisse du niveau de 30cm
environ.
Dans cet
exemple :
En
crue, la
vitesse est égale à 8m3 / 98m2 = 8,1cm/s
En
basses eaux, la vitesse est égale à 1m3 / 70m2 = 1,4cm/s
Ceux
et celles qui pensaient doubler ou tripler la vitesse doivent être
déçus...
Mais
surtout, ces vitesses restent négligeables, d'autant que le
Loiret comporte des zones plus larges et plus profondes que
l'exemple ci-dessus, ce qui réduit encore plus la vitesse du courant
(mesures Cadastre.gouv) :
Auchan = 80m Poutyl = 100m
Quetonnière = 100m Tacreniers = 100m
Diagramme de
transport des sédiments en fonction de la vitesse et de la
granulométrie -->
(Une étude de 2016 donne une vitesse de 2,2cm/s pour un débit de
4,8m3/s à la Quétonnière)
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La vitesse du courant est insuffisante
pour évacuer naturellement les sédiments
L'ouverture de toutes les vannes ne
résoudra pas le problème de l'ensablement et de l'envasement.
La
baisse du niveau d'eau d'eau aurait des conséquences qui n'ont pas été
qualifiées et encore moins quantifiées par les demandeurs d'une telle
mesure :
- Atteinte
grave à la zone protégée du Loiret
- Mise en danger des
constructions par des désordres géotechniques
- Mise à sec des
moulins en contradiction avec le développement de la micro
hydroélectricité
- Mise en danger de
la flore par réduction des apports hydriques
- Grave perturbation
des usages : aviron, pêche, canotage, paysages, commerce, tourisme...
- Evaporation
renforcée
- Eutrophisation par
réchauffement des bassins
- Pousse des herbiers
- Régression de la biodiversité
- Impact sur les
résurgences
- Baisse de la nappe
souterraine
- Fragilisation du
système karstique
- Réduction de la
ressource en eau
- Intensification de
l'arrosage des sols asséchés
- etc.
L'ouverture de toutes les vannes serait
une catastrophe.
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