Des Capétiens au Royal POUTY
En 987, Hugues CAPET monte sur le trône de France et créé sa
dynastie longue durée. Dès le passage du cap de l’An Mil, lui et ses
successeurs aiment particulièrement l'Orléanais.
Exemple probant, en 1137 Louis
VI le Gros, reconnaissant pour leur bon vin qu'il déguste au quotidien,
libère les paysans de cette contrée du servage. Désormais nos Anciens sont des "Hommes
libres".
Louis VI le Gros
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Cependant, les Capétiens puisent des ressources, via le droit romain,
en s'affirmant propriétaires des fleuves et rivières ainsi que leurs abords. La
mise en valeur de ces biens est " tout bénéfice ".
Même s’ils
favorisent le retour des Bénédictins à Micy et allouent une partie des bords du
Loiret à des communautés religieuses, ils cèdent, moyennant finances, la
majeure partie des rives du Loiret aux nobles du cru Orléanais. Ceux-ci, comme
les religieux, continuent l'œuvre de valorisation du val puis du coteau. Ils
bâtissent des "maisons de vignes" qu'ils confient à des métayers puis,
souvent, ajoutent de véritables châteaux accolés à ces maisons rustiques. Il en
reste des éléments conséquents notamment à la Fontaine et au Pavillon.
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Parmi ces jolis domaines certains connurent des moments " royaux
". Ainsi, en 1567, Catherine de Médicis, suite à l'assassinat de François
de Guise qui, avec l'armée catholique des Guerres de Religion assiégeait
Orléans tenue par les Réformés, quitta Blois et vint se poser au château du
Barreau.
De là, elle parvint à faire signer la fragile et éphémère "Paix
de l'île aux bœufs". Pour nous, sur l'île juste à l'aval de la chaussée
des Tacreniers, face au Barreau.
Ensuite, à trois reprises, aux limites des XVIème et
XVIIème siècles, Henri IV fut accueilli au château du Poutyl (1) par son maréchal
de camp, Pierre Fougeu d'Escures. En 1619, le jeune Louis XIII et sa mère
Marie de Médicis y vinrent aussi. |
Il n'en reste pas moins que notre Loiret connut son heure de gloire dans les
années avancées du règne de Roi Soleil.
Par exemple, l'ambassadeur d'Espagne à
Versailles n'acceptait de boire que de l'eau puisée dans la source du Loiret
puis acheminée par charrois jusqu'à lui.
Surtout, et vous le vérifierez
vous-mêmes :
Allez au château de Versailles, traversez-le, puis sortez sur l'immense
terrasse panoramique avec vue en perspective sur le grand canal.
Oui, là, juste
devant vous brillent les deux magnifiques pièces d'eau bordées, entourées par
des compositions sculptées imposantes et grâcieuses à la fois.
A tout honneur,
côté gauche : "la Loire" et, surprise, à égalité avec le fleuve royal,
côté droit : "le Loiret", notre Loiret ! Ces deux groupes, classiques
au demeurant, sont l’œuvre de REGNAUDIN en 1689.
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Depuis, le Loiret ne cessa d'être une figure emblématique. Ne devint-il pas
éponyme, choisi par les Constituants le 15 janvier 1791, pour donner son nom au
Département ? Pourtant, nous n'en avons pas terminé avec l'histoire de la
rivière. Romantisme, Belle Epoque, Années Folles, Trente Glorieuses.
D'autres
étapes importantes, et de plus en plus proches de nous nous attendent ...
(1) Le Poutyl, prononcez : " pouti " selon la coutume olivetaine. Dérivée,
peut-être du latin ancien : "ponti" , "pontificum" : le pont.
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