500 rue Francis Perrin
  45770 SARAN
  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


Histoire_Grandes_années 
  Les grandes années du Loiret

ou

Le Loiret pour tous



Le saviez-vous ? : « Il n’y a pas loin du Capitole à la Roche Tarpéienne ».

L’histoire du Loiret, est-ce aussi un épisode de cette nature ?



Poursuivons notre balade dans le passé du Loiret aux XIXe et XXe siècles ; retenons quelques dates et quelques faits intéressants parmi une riche collection :


1832 :
Juste à l’amont du vieux pont médiéval, qui a précédé l’actuel pont Leclerc, en rive nord, à l’extrémité ouest du domaine du château de Plissay, un orléanais fait bâtir une gare à bateaux surmontée d’un petit logement. Là, il peut venir flâner et méditer selon la mode créée par Jean-Jacques Rousseau, l’un des initiateurs de l’époque romantique. Olivet entrait dans le romantisme et, par la suite les gares à bateaux conquirent les rives des bassins du Loiret.


1848 :
  Un vigneron d’Olivet, Paul Foret eut l’idée lumineuse de mettre en valeur sa production via une buvette permanente qu’il créa, en bord de rivière, au lieu-dit " le grand coteau ". Le succès auprès des promeneurs orléanais fut tel qu’il bâtit un restaurant et ajouta bientôt un hôtel. Son fils, Paul II, à son tour, lança un autre fleuron du Loiret : les promenades en barques. Le petit fils, Paul III, fin XIXe bâtit un vaste garage à bateaux tout près du pont d’Olivet, après avoir acheté la maisonnette-gare à bateaux de 1832. Après 14-18, Paul IV fit installer une ligne téléphonique en liaison directe entre le restaurant et la location de barques aval : « allo, patron, je vous envoie, par barque pilotée par l’un de nos rameurs, une famille pour un repas avec matelote d’anguille… ». Une page de l’histoire du Loiret, signée FORET, venait de s’ouvrir.



Ensuite à la belle époque (1890-1914), aux années folles (1925-1935) et dans l’après 39-45, les guinguettes, les restaurants aux noms poétiques ou exotiques égayèrent, partout à la belle saison, les bords du Loiret.

1868 :  Célestin de la Tour du Moulin fait construire le château du Beauvoir, un édifice digne des plus belles réalisations du Second Empire et qui aurait aussi bien pu figurer à Biarritz, Deauville ou Nice. Pourtant, en 1930, ses successeurs vendent son domaine, cela pour la valoriser en lotissement ; le château est rasé ! La même mésaventure, pour d’autres lotissements, fut réservée aux châteaux de Couasnon, de l’Etang, de Lorette. D’autres encore furent amputés de leur parc, pour lotissements.


1870 :
Napoléon III encourage la construction du « pont d’Olivet », sur la Route Impériale N°20, en remplacement du pont médiéval vétuste. Ainsi, il pourra franchir le Loiret en sécurité pour se rendre à Lamotte Beuvron dans ses fermes-pilotes de Magenta et Solférino. Suite à « Sedan », il ne le verra pas achevé…

1885 : Guy de Maupassant publie son roman « Yvette ». Là, il dépeint et moque les frasques des bourgeois parisiens, sur les bords de la Marne. Des lieux qui furent joliment illustrés par Renoir : guinguettes, barreurs, chanteurs, danseurs et « petit vin blanc ». Ce cadre magnifique des bords de la Marne de Nogent et du Perreux ayant été « banlieurisé », il fut évident, pour les réalisateurs du télé-film « Yvette », en 1970, de venir le tourner sur les bords du Loiret. Il en fut de même pour plusieurs séquences des Brigades du Tigre, décennie 1970, pour évoquer l ‘époque Clémenceau, avant 1914.


Années 1920, 1930, 1950 :
L’Eldorado, guinguette réputée, accueille les « pious-pious » des casernes d’Orléans qui viennent faire danser les midinettes au son de l’accordéon dans ce fameux bal musette.
Bientôt, en 2020, plus rien de « l’Eldo », autre transformation en cours.

Années 1950 jusqu’à 1966 :
Les « Ricains » sont là. Ils sont des milliers de soldats US et leurs familles, dans le cadre de l’OTAN, « sur Orléans ». Dès lors, ils affectionnent les bords du Loiret. Le château de La Mothe est le Mess des Officiers, grand lieu de fêtes dont le 4 juillet ; la cité Foch abrite des familles dan des pavillons tout neufs, à l’américaine. Villas et belles demeures des bords du Loiret sont louées à des officiers de Coligny-Orléans. Des réceptions huppées, au vu des limousines garées là, égayent le Grand Hotel, Restaurant du Beauvoir, tandis que des « virées agitées » se déroulent à la Closerie des Lilas. Les plus sportifs louent des canoës sur le Loiret… 1966, fin de l ‘épisode US, De Gaulle quitte l’OTAN, les « Ricains » quittent Orléans et ele Loiret.

1971 : Inauguration de la piscine municipale d’Olivet. Même été, placardage de l’interdiction de la baignade dans le Loiret. Cause « inavouée » : pollution du cours d’eau… Entre autres, la station d’épuration de la ville nouvelle d’Orléans-La Source rejette des eaux mal épurées depuis 1966 dans le Loiret qui en souffre… au moins jusqu’aux rejets en Loire, près du pont Thinat en 1989.


Années 1980, 1990 :
Les locations de barques ont fermé. Les baignades ne sont plus que souvenirs. L’aspect « guinguettes » est également révolu. On ne danse plus le rock dans la grande salle du Pavillon Bleu.
Les canotiers n’ont plus rien à voir avec le Loiret, pas plus que le Prado. Les toutes dernières fêtes vénitiennes qui attiraient des foules de loin à la ronde disparaissaient. Les derniers concours d’OFNI (Objets Flottants Non Identifiés) ne sont plus que souvenirs aussi…



Années 1990 et début XIXe :

Au long du Loiret, les espaces boisés classés sont protégés au Plan Local d’Urbanisme, puis la Zone de Protection du Patrimoine Architectural Urbain et Paysager (ZPPAUP 1995), viennent au secours du Loiret.
En 2006, c’est même le classement d’Olivet et du Loiret au sein du Périmètre Loire de l’UNESCO.


Finalement : Le Loiret, notre Loiret, est-il vraiment assez respecté, protégé ? Devant nous, au présent, un véritable « devoir de mémoire ». Pour que notre rivière reste vivante, attrayante, valorisée.

L'espoir est là. Puisse la Roche Tarpéienne ne pas être trop proche du Capitole, trop proche du Loiret...