500 rue Francis Perrin
  45770 SARAN
  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


Quid_Banquettes 
  Les banquettes...

A plusieurs reprises dans des réunions ou des assemblées générales, la technique des banquettes a été présentée comme LA solution aux problèmes du Loiret.
Selon les assises, et/ou la commission locale de l'eau,
il faudrait "ouvrir les vannes en permanence", "éliminer des ouvrages", "rétrécir le lit du Loiret avec la mise en oeuvre de banquettes et d'iles", ainsi on pourrait "créer  des cheminements adaptés et des aménagements ludiques"...
(exemple de la présentation à l'AG du Brochet Olivetain du 11/02/2018 pages 22 à 30)
consultable aussi en ligne : https://lebrochetolivetain.wordpress.com/2018/02/12/compte-rendu-de-lassemblee-generale-2018/

On nous présente le schéma ci-contre pour montrer le principe de la renaturation, avec la mise en œuvre de banquettes, en nous expliquant que « ça accélère le courant et le transport des sédiments », avec des expressions et des mots à résonance scientifique comme « continuité écologique, biodiversité, résilience ».

Mais les objectifs quantitatifs et les résultats attendus ne sont pas affichés.


Alors, banquettes et/ou iles, nous avons essayé de comprendre  et de calculer  les avantages et les inconvénients de ce relookage artificiel.


Tout d'abord, les dépôts et remblais ne sont pas autorisés dans le Loiret, PPRI oblige (Plan de Prévention des Risques d'Inondation). Il ne reste donc que la possibilité de déplacer la vase, en sachant que c'est une opération mécanique impactant fortement le milieu aquatique. Ensuite, il faut trouver un moyen pour retenir la vase dans la banquette sans apporter des matériaux supplémentaires dans le cours d'eau. Nous prendrons l'hypothèse d'une vase "dure", hypothèse non vraisemblable car les vases du Loiret sont plutôt "malléables" sinon "molles", mais bon, ce n'est qu'une hypothèse...

Prenons l'exemple d'un bassin large de 70m avec 50cm de vase et 1m d'eau (caractéristiques assez proches de plusieurs zones du Loiret) pour un débit de 1 m3/s en période de basses-eaux, et un niveau d'eau qui augmente de 0,4m en période de crue avec un débit de 8m3/s (circonstance assez rare sur le Loiret, en général une fois par an pendant 2 ou 3 jours).


On décide de déplacer la vase sur un côté, opération qui s'apparente à un curage mécanique, de façon à créer une banquette émergée en basses-eaux, mais submersible en  hautes-eaux pour ne pas accentuer la montée des eaux en cas de crue.

C'est la vitesse qui est déterminante dans le transport des sédiments (sable et vase).
La vitesse du courant est égale au débit divisé par la section.

Dans l'exemple :
E
n crue, avec ou sans banquette, la vitesse  est égale à 8m3 / 98m2 = 8cm/s.
En basses eaux sans banquette, la vitesse est égale à 1m3 / 70m2 = 1,4cm/s.
En basses eaux avec banquette, la vitesse est égale à 1m3 / 75m2 = 1,3cm/s.


Les banquettes n'augmentent pas la vitesse du courant

Si cet exemple reste théorique, la lecture du diagramme ci-contre montre qu'il est illusoire de croire à l'évacuation naturelle de tous les sédiments qui arrivent dans le Loiret, et encore moins à la réduction du stock accumulé depuis des dizaines d'années. Seules les matières les plus fines sont transportées vers l'aval.

De plus,
le Loiret comporte des zones plus larges et plus profondes que l'exemple ci-dessus, ce qui réduit encore plus la vitesse du courant (mesures Cadastre.gouv) :
  Auchan = 80m    Poutyl = 100m    Quetonnière = 100m    Tacreniers = 100m


Diagramme de transport des sédiments en fonction de la vitesse et de la granulométrie --> 


La vitesse du courant est insuffisante pour évacuer les sédiments


Il faut aussi rappeler que les banquettes, même avec un courant faible, restent des obstacles qui créent des contre-courants et favorisent les atterrissements vaseux immédiatement à l'aval.


Les banquettes ne sont pas la solution
au problème de l'ensablement et de l'envasement.



A noter, les banquettes ont des contraintes d'entretien liées au risque d'inondation :
- Contenir la végétation, enlever les déchets et le bois mort qui pourraient créer des embâcles.
- Eviter les objets et le mobilier qui pourraient être emportés.

Et la biodiversité ? Un paradis pour les ragondins...

Enfin, modifier notablement le paysage du Loiret, via des banquettes et des îles, qui de plus seraient " végétalisées ", est en contradiction formelle avec la protection de ce paysage qui est totalement inclus, depuis 1995, dans sa ZPPAUP  ! Zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager de la rivière Loiret .